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Un exercice utile à toutes choses


Le mot « piété » est peu utilisé dans le langage courant et de ce fait n’est peut-être plus vraiment compris aujourd’hui dans le bon sens. Avec la publication de ces deux articles nous désirons aider le lecteur à bien comprendre ce terme, pas seulement sur le plan intellectuel mais pour qu’il en résulte du fruit dans notre marche pratique en tant qu’enfants de Dieu.

La piété – c’est quoi ?

« … exerce-toi toi-même à la piété: car l’exercice corporel est utile à peu de chose, mais la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir »
(1 Tim. 4 :7-8).

Dans ce passage, la piété est mise en contraste avec l’exercice corporel, pour ce qui est de leur utilité. Les jeunes gens en bonne santé trouvent du plaisir dans l’exercice corporel. Ils ne sont pas les seuls. Ils font du sport afin d’obtenir et de maintenir une bonne forme physique. Il n’y a rien à dire à cela si on ne va pas trop loin dans cet exercice. La Parole de Dieu dit que c’est utile, toutefois « à peu de chose ». La piété n’est pas seulement en contraste avec cela mais son utilité est qualifiée d’« universelle ». Elle est donc beaucoup plus importante et fort désirable.

Qu’est-ce alors que la piété ?

La piété est mentionnée comme « utile » aussi pour « la vie présente ». Elle n’est donc pas seulement quelque chose d’abstrait comme on le croit souvent, mais elle doit être connue de manière très pratique et même essentielle durant notre vie ici-bas.
Puisque la piété a « la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir » elle concerne bien le croyant – et non pas l’incrédule – car premièrement c’est le croyant qui possède une telle promesse et deuxièmement, cette promesse est orientée vers une vie future, la « vie éternelle » (voir 1 Tim. 1 :16b) que le croyant possède déjà maintenant mais dont il ne jouira pleinement que dans l’avenir.

Si nous regardons à la signification du mot piété en grec « eusebeia », qui veut dire tout autant : « crainte de Dieu ; orientation vers Dieu ; honorer Dieu (avec crainte et confiance) ; vénération et consécration à Dieu », nous comprenons qu’il s’agit d’une attitude et d’une vie pratique qu’il convient d’avoir ici et maintenant.

La piété est pour ainsi dire aussi ce qui fait la différence entre les bonnes œuvres accomplies par l’homme dans la chair et celles dans lesquelles le croyant est appelé à marcher (Eph. 2 :10). Alors que le croyant désire servir son Dieu pour sa gloire et dans sa dépendance, l’incrédule cherche, au fond, la gloire de l’homme. Dans un cas, il en résulte du fruit pour Dieu car c’est pour lui et par lui que ces œuvres sont faites mais quant à l’homme dans la chair, il reste vrai que « la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. Et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu » (Rom. 8 :7-8).

Il est également frappant de voir que le mot « piété » et ses dérivés se retrouvent surtout dans les épîtres que les apôtres Paul et Pierre ont écrites vers la fin de leur service (1 et 2 Timothée, Tite, 2 Pierre). Ces mêmes épîtres nous parlent aussi du déclin dans la chrétienté. Même si celle-ci était encore à son début, beaucoup ne se tenaient déjà qu’en apparence du côté de Christ – comme aujourd’hui aussi malheureusement.

Dans une telle situation, l’appel à une vie de piété est tout à fait à sa place car c’est en cela que la différence entre ce qui est vrai (spirituel) et ce qui ne l’est pas devient visible : « Si quelqu’un enseigne autrement et ne se range pas à de saines paroles, savoir à celles de notre Seigneur Jésus Christ et à la doctrine qui est selon la piété, il est enflé d’orgueil, ne sachant rien » (1 Tim. 6 :3). Car il existe des hommes « corrompus dans leur entendement et privés de la vérité qui estiment que la piété est une source de gain » (1 Tim. 6 :5).

Celui qui estime la piété comme une source de gain voit des avantages extérieurs à vivre comme un chrétien. Mais il montre ainsi qu’il n’a pas compris ce que la piété signifie réellement. Il est un de ceux qui ont « la forme de la piété », mais qui en ont « renié la puissance ». L’apôtre Paul nous dit : « détourne-toi de telles gens » pour nous montrer clairement la différence entre ce qui n’a que la forme extérieure et la vraie conviction intérieure.

Mais la Parole parle aussi de la piété au vrai croyant dans un sens positif :

  • Nous sommes exhortés à nous exercer nous-mêmes à la piété. Véritablement nous devons y consacrer de l’énergie, nous juger nous-mêmes ce qui implique des renoncements (1 Tim. 4 :7-8). Ne soyons pas négligents ou indifférents, mais joignons « à la tempérance (qui est la maîtrise de soi), la patience; et à la patience, la piété » (2 Pi. 1 :6).

  • Dieu aimerait nous voir « mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté; car cela est bon et agréable devant notre Dieu sauveur » (1 Tim. 2 :2-3). Notre vie devrait donc être marquée par de la retenue face au monde afin que nous puissions honorer Dieu et le servir.

  • Nous sommes mis en garde contre la recherche des richesses matérielles. Par contraste, ce qui est un grand gain, c’est une vie pour Dieu avec le contentement : « Or la piété avec le contentement est un grand gain » (1 Tim. 6 :6).

  • Nous sommes appelés à poursuivre les caractères de la nouvelle vie en nous : « poursuis la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur d’esprit » (1 Tim. 6 :11).

  • Ayant le désir de vivre pour Dieu, soyons aussi prêts à souffrir pour notre Seigneur, comme il l’avait annoncé aux disciples (Jean 15 :18-21) et comme nous le trouvons aussi en 2 Tim. 3 :12 : « Et tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront persécutés ».

  • Nous pouvons joindre « à la piété, l’affection fraternelle » (2 Pi. 1 :7). Cet amour réel pour nos frères et sœurs en Christ est aussi une preuve « que nous sommes passés de la mort à la vie » (1 Jean 3 :14).

  • Nous savons que « le monde s’en va » (1 Jean 2 :17) et que « la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement » (2 Pi. 3 :10). Ainsi il ne vaut pas la peine d’y dépenser toute notre énergie et notre force (ce qui ne veut pas dire que le croyant ne doive pas accomplir son travail fidèlement), mais : « Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et en piété » (2 Pi. 3 :11).

En plus de tous ces passages concernant la piété, il y a cette expression centrale, pour ainsi dire le sommet de ce que signifie la piété :
« Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: -Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire » (1 Tim. 3 :16).

La piété est-elle un mystère ? Oui, mais un mystère révélé pour celui qui connaît le Seigneur Jésus, qui est né de nouveau et qui possède le Saint Esprit ! Pour le monde, au contraire, elle reste un mystère car il ne connaît pas le Seigneur Jésus.

Le Seigneur Jésus a montré ce qu’est vraiment la consécration à Dieu. En tant que Fils éternel, Dieu le Fils, il est devenu homme sur cette terre. Il a vécu en toutes choses pour la joie et la satisfaction de Dieu son Père. Il a parfaitement montré la vérité et la bonté, l’amour et la justice. Il est la manifestation de Dieu aux hommes.
Le Seigneur Jésus est la seule « ressource » pour une vie de piété et cela sous deux aspects :

  • Il est notre vie : « Et c’est ici le témoignage: que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils: Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5,11-12).

  • Il est la puissance pour cette vie de piété par laquelle nous pouvons plaire à Dieu : « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car, séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15,5).

Par une vie constante avec lui, nous sommes rendus capables de reproduire dans notre vie les caractères pratiques et palpables de la piété.
Il est aussi le grand exemple que nous sommes appelés à imiter.



Auteur: Rainer Brockhaus
Auteur: - « Folge mir nach » 02/1994