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Vous êtes à Christ


« Toutes choses sont à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit monde, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses à venir : toutes choses sont à vous, et VOUS À CHRIST, et Christ à Dieu. » 1 Cor. 3 : 21-23.

« Père… je fais des demandes pour… ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi (et tout ce qui est à moi, est à toi ; et ce qui est à toi est à moi), et je suis glorifié en eux. » Jean 17 : 9, 10.

"Vous êtes à Christ" (1 Cor. 3 :23).

Je vous invite à écarter de votre esprit toutes les notions populaires sur ce que sont nos relations avec Christ, car plus une notion est populaire, plus elle a de chances d'être fausse, et revenez aux mots clairs et indiscutables de l'Écriture. Ils ne sont pas, "Christ est à vous", mais "vous êtes à Christ." Je ne connais aucun passage du Nouveau Testament qui dit que "Christ est à vous".

Nous sommes SA possession ; ses prétentions sont absolues ; il est notre Seigneur. C'est la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Beaucoup de choses sont à vous. Avant d'arriver à cette déclaration saisissante, il est dit : « Toutes choses sont à vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit monde, soit vie, soit mort, soit choses présentes, soit choses à venir : toutes choses sont à vous » et le christianisme populaire couronnerait cette richesse en disant : "Et le meilleur de tout, Christ est à vous." Mais les Écritures ne disent pas ça du tout. Ce qui est dit, c’est : "VOUS ÊTES À CHRIST, et le Christ est à Dieu." Tout comme Christ a été à la disposition de Dieu et le sera toujours, serviteur volontaire de son plein gré, nous devons être à la disposition de Christ pour lui être agréable, maintenant et à jamais.

Nous ne l'avons pas choisi, mais Lui nous a choisis ; nous ne l'avons pas acheté, mais Lui nous a achetés, et le prix qu'il a payé est immense ; comme il nous a choisis et achetés, nous lui appartenons - esprit, âme et corps. Oui, le corps aussi bien que l'esprit et l'âme.

On entend dire que Christ est la perle de grand prix et qu'en tant que marchand cherchant de bonnes perles, nous devons rendre tout ce que nous avons et l'acheter afin que nous puissions l'appeler nôtre (voir Mat. 13 :45-46). Mais c'est une fausse interprétation de ce merveilleux passage et cela ternit tristement sa beauté et sa puissance. Christ est le marchand et son Église est la perle de grand prix. Pour cela, il a tout vendu et s’est donné lui-même, afin qu’elle soit à lui par un droit incontestable et éternel. Son Église est sienne et vous en faites partie si vous avez cru (Éph. 5 :25).

Plus loin dans cette épître, l'apôtre est surpris de constater que ceux qui s’étaient convertis à Corinthe par suite de sa prédication étaient en train de l’oublier. Il souligne alors que nous ne sommes pas à nous-mêmes, mais à Christ. Indigné du comportement résultant de leur oubli, il exhorte : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, et que vous avez de Dieu ? Et vous n'êtes pas à vous-mêmes ; car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (6 : 19-20). Nos corps appartiennent à Dieu parce qu'ils sont à Christ et que Christ est à Dieu. Non seulement nous sommes achetés, mais nous lui appartenons - achetés par le sang de Christ et habités par le Saint Esprit. Quelle précieuse vérité : "Vous êtes à Christ" !

Quand les apôtres ont annoncé pour la première fois que ce Jésus, Dieu l’avait fait et Seigneur et Christ, ceux qui s’attachaient à lui l’ont pris tellement à cœur qu’ils ont mis à ses pieds tout ce qu'ils possédaient ; ils n’ont rien gardé : terres, maisons, tout lui appartenait car il est Seigneur, et eux-mêmes lui appartenaient. Sans délai ni regret, ils ont tout mis à sa disposition. Est-ce parce qu'ils étaient très généreux et avaient un grand cœur ? Non mais ils avaient pleinement reconnu les droits de Christ. La vérité, d’ailleurs, a eu autant d’effet parmi les païens qui ont crus, car les croyants des églises de Macédoine, bien que très pauvres, se sont donnés d'abord eux-mêmes au Seigneur, puis ont placé ce qu’ils avaient sous son commandement. C'est ce qui nous est rapporté en 2 Corinthiens 8.

Les chrétiens de Corinthe ne réalisaient pas pleinement la souveraineté de leur Sauveur et Seigneur. Il est probable qu'ils se soient vantés que Christ leur appartenait. Cela semble certain, car ils prenaient les avantages et les dons reçus parce qu'ils appartenaient à Christ et les utilisaient pour leur propre exaltation.

S’emparant de ces avantages et disant qu'ils étaient les leurs, ils étaient enflés d’orgueil, ce qui produisait toutes sortes de querelles, d'envie et de rancœur là où la paix et l'amour auraient dû régner. Ils régnaient comme des rois, se vantant de leur appartenance à Christ, tandis que Paul et ses compagnons de service, reconnaissants pleinement qu'ils appartenaient à Christ, étaient rejetés, selon le chapitre 4 de cette épître. Paul ne peut pas régner là où Christ a été crucifié, il doit être comme son Seigneur.

Le comportement chrétien démontré par les Corinthiens est très populaire aujourd'hui. Tout comme eux nous avons besoin que la vérité de notre appartenance à Christ nous soit rappelée. Sans cela, il n’y a pas de progrès dans la grâce et la vérité, pas de marche ni de croissance par l'Esprit. "Vous êtes à Christ" doit gagner en importance dans notre vie.

Avant de parler de la bénédiction qui en découle, permettez-moi de dire que mon intention n’est pas d’ôter une bénédiction à qui que ce soit, ni la joie qu’il ait pu retirer de la vérité que Jésus est à lui. Il y a une certaine mesure de vérité dans cet aspect des choses ; le problème, c'est qu'elle est complètement déformée au détriment des âmes.

Il est vrai que le Seigneur Jésus s'est mis à notre disposition. Il est notre Sauveur, notre avocat, notre sacrificateur, toute la grâce et tout l'amour qui remplissent Son cœur coulent sans limite pour nous. Dans ce sens on peut dire qu’il est à nous ; mais existe-t-il un chrétien qui ait réellement eu la joie et le profit de ces choses sans réaliser les droits du Seigneur sur lui ? C’est seulement en réalisant que nous appartenons à Christ que nous pourrons jouir de ce qu’il est pour nous.

Il est bon de parler de lui comme notre Sauveur. Oui, mais pourquoi nous a-t-il sauvés ? Pour que nous puissions lui appartenir, « il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de purifier pour lui-même, un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres », afin que nous puissions être son trésor particulier. Nous nous réjouissons de parler de lui comme notre Seigneur ; mais cela ne signifie pas qu'il nous appartient, mais que nous lui appartenons, ce n'est pas posséder des droits, mais réaliser ses droits sur nous.

Nous nous réjouissons du fait que « le Seigneur est mon berger ». C'est vrai, mais le berger appartient-il à la brebis ou la brebis au berger ? Sa propre déclaration de cette relation bénie est très précise. « Moi, je suis le bon berger : le bon berger met sa vie pour les brebis… je suis le bon berger, et je connais les miens et je suis connu des miens,… mes brebis écoutent ma voix, … personne ne les ravira de ma main… mon Père me les a données » Aucune partie de l'Écriture ne souligne autant le grand fait que nous appartenons à Christ que Jean 10. Oh que cela est précieux ! Nous sommes à lui à cause du grand amour qui remplit son cœur pour nous, cet amour qui s'est manifesté et dont il a montré les preuves dans sa mort pour nous. Il s'est donné lui-même pour pouvoir nous posséder pour lui-même à jamais, sans rival. Nous sommes à lui parce que son Père nous a donné à lui, et à cause de cela nous lui sommes plus précieux que des trônes et des royaumes ; nous sommes le don d'amour du Père à son Fils bien-aimé. Nous sommes à lui parce qu'il peut nous posséder. Il peut nous garder contre toutes les menaces de puissances hostiles. Sa toute-puissance est dans sa main droite. Les brebis appartiennent au berger. "Vous êtes à Christ."

Nous pouvons entonner, et le faisons souvent, comme la Sulamithe qui dans le Cantique des Cantiques chante sa nouvelle joie trouvée : « Mon Bien-aimé est à moi et je suis à lui », mais si nous avançons dans la connaissance du Seigneur, nous changerons rapidement notre chant, comme elle l'a fait, en nous réjouissant d’une plus grande joie et chantant : « Je suis à mon bien-aimé et son désir se porte vers moi. » La première est une sorte de demi-vérité dans laquelle le moi a encore sa place, la dernière est toute la vérité dans laquelle Christ est tout. Là, le cœur perd tout de vue pour la grandeur et la tendresse de celui dont il est parlé dans un langage poétique comme « ce bien-aimé ». On réalise alors que la seule réponse à un amour tel que le sien est de se livrer à lui, et reconnaître que nous sommes à lui devient la joie de vivre.

Cela signifie beaucoup pour lui ; si nous voulons en connaître la mesure, nous devons comprendre le travail de son âme quand il s'est donné lui-même pour nous sauver. Et lorsque nous nous efforçons de comprendre, ce qui d’ailleurs est impossible, nous devons nous rappeler que sa joie de nous posséder le dédommagera pleinement et à jamais de tout ce qu'il a souffert pour nous avoir pour lui. Il dira au jour de sa gloire : le prix en vaut la peine.

Mais considérez l'intercession du Seigneur pour les siens en Jean 17. Il parle à son Père, dans cette communion pleine et bénie qui a toujours existé entre le Père dans les cieux et le Fils bien-aimé sur la terre. Il fait des demandes pour les siens. Écoutez-le dire : « les hommes que tu m'as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés » … « Je fais des demandes… pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi et tout ce qui est à moi, est à toi ; et ce qui est à toi est à moi… Garde-les en ton nom que tu m'as donné. »

Quand il parlait à ses disciples, il ne pouvait pas leur dire tout ce qui était dans son cœur, il était à l’étroit et limité, mais quand il parlait à son Père, ce qui était dans son cœur pouvait s'écouler sans réserve. Cela nous touche profondément. Pourrions-nous écouter cette prière merveilleuse et ne pas reconnaître avec joie et intégrité que nous appartenons vraiment à Christ ? Nous lui appartenons parce que le Père nous a donné à lui ; nous lui appartenons parce qu'il nous a acheté à grand prix ; nous lui appartenons parce que nous sommes gardés en son nom par le Saint Esprit. Oui, la vérité, toute la vérité est celle-ci : "Vous êtes à Christ." Laissons-la s’implanter dans nos cœurs et nos esprits et produire dans nos vies son propre fruit véritable et béni.



Auteur: J. T. Mawso